Trains en Normandie : la Région prend la gestion des lignes, l'Etat paye des rames neuves

Hervé Morin avait fait de la question du train en Normandie l'un de ses thèmes de campagne. Ce lundi, au Mont-St-Michel, Manuel Valls signe avec le président de la Normandie une convention transférant la gestion de cinq lignes à la Région. En contrepartie, l'Etat va financer l'achat de trains neufs.

Selon Hervé Morin, les négociations se sont achevées jeudi dernier au téléphone avec Manuel Valls. L'Etat va mettre 720 millions d'euros sur la table pour l'achat de rames neuves concernant les lignes Paris-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg, "avec un confort Intercité, donc un confort comparable à ce qu'on peut avoir dans une ligne TGV", a déclaré ce lundi midi sur notre plateau le président de la Région Normandie.

En campagne, le candidat Hervé Morin avait fait de la question du train en Normandie l'un de ses chevaux de bataille, plaidant pour la mise en place d'un "plan Marshall" du transport ferroviaire dans la région. "La situation du train en Normandie est moyen-âgeuse, c'est absolument lamentable, on ne peut pas dire ça autrement", a réitéré ce lundi midi sur notre antenne le président de région, "C'est une vraie problématique pour 30 à 40 000 Normands qui prennent tous les jours le train pour aller bosser à Paris, c'est un vrai sujet pour l'attractivité de notre région aussi."

"On devient les patrons sur tout"

Le président de la Région a donc souhaité que la Normandie prenne son destin "ferroviaire" en main en nouant un "deal" avec l'Etat. Ce deal se concrétise ce lundi sous la forme d'une convention. "En contrepartie, la Région prend la gouvernance des trains". La gestion de cinq lignes dites « trains d’équilibre du territoire" va ainsi être confiée à la Région Normandie. Une première en France. "On devient les patrons sur tout, on va réexaminer l'ensemble du shéma de transport pour essayer d'avoir un service de meilleure qualité et moins coûteux".  

Car, en assumant ce rôle de gestionnaire, la Région va également devoir composer (et assumer) les contraintes budgétaires et financières de ces lignes, des lignes qui accuseraient, selon la SNCF, un déficit de 30 à 35 millions d'euros. Sur notre plateau, Hervé Morin a expliqué que la Région demande "une expertise des comptes très précise (sous forme d'un audit) pour pas que la SNCF nous raconte des histoires sur ces déficits et qu'on puisse bâtir quelque chose".

Une fois le bilan comptable clairement établi, il faudra s'atteler à la gestion. "On espère qu'avec la lutte contre la fraude, qui est absolument colossale, le retour d'un certain nombre de passagers qui avaient abandonné le train compte tenu de l'indigence dans laquelle on était et par ailleurs la réorganisation du shéma de transport, la Région puisse gérer ça beaucoup mieux que l'Etat", explique Hervé Morin. La baisse du prix des billets ne semble en revanche pas être d'actualité. "Le sujet c'est surtout qu'on ait enfin un transport ferroviaire permettant à la Normandie d'être attractive".

Selon le président de région, la "rénovation" de ce transport ferroviaire bénéficiera également des 800 millions d'euros engagés conjointement par l'Etat et la Région ( actés sous l'anciennne mandature, dans le cadre du contrat-plan) pour rénover les voies et de la "délocalisation" de la maintenance des rames à Sotteville, Granville et Caen.


Interview intégrale d'Hervé Morin ce lundi midi

 

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